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jeudi 8 novembre 2012

Deuxième Période: Phase d’expansion de l’émigration (1870-1913)

Par webmaster- Publié le 26 juin 2009

 A partir des années 80 du XIXème siècle, la destination des émigrants cessa d’être l’Amérique pour être la France.
Parmi les causes, la crise économique qui affecta Sóller à partir des années 60 et qui affecta tous les secteurs de production, avec la maladie des orangers et la perte du commerce des agrumes, à laquelle s’ajoute la crise du secteur textil provoquée par le changement de conjoncture dans le coton. Ainsi, les principaux affectés furent les paysans, les anciens artisans pêcheurs et les petits artisans du textile.

Une seconde cause était la croissance démographique de la fin du XIXème siècle due à l’introduction de nouvelles mesures sanitaires et d’hygiène. Cela a entrainé une adaptation et une restructuration du système économique sollerique, qui a dû s’adapter pour devenir plus compétitif.
En troisième lieu, la France offrait un marché de consommateurs avec une croissance et une capacité d’absorption plus grande que celle du marché américain.
La proximité entre Sóller et la France facilita aussi le contact constant avec le pays d’origine, favorisa le retour et rendait possible l’émigration à un groupe d’âge plus varié et qui pouvait se faire conjointement avec femmes et enfants.

 Il ne faut pas oublier de mentionner une série de causes provenant du pays d’accueil, comme la crise démographique de la France au XIXème siècle, provoquée surtout par une baisse de natalité.
 Un autre facteur déterminant fut la politique favorable de l’Etat français à l’immigration et à l’intégration des travailleurs étrangers, grâce aux lois de nationalité et de scolarisation en France des fils d’immigrants. A la suite des premiers migrants, les solleriques se sont établis dans le sud-est de la France, principalement dans les départements de l’Hérault, l’Aude, les Pyrénées Orientales, le Gard et les Bouches du Rhône, principaux passages des routes mercantiles et porte d’entrée au marché français. Plus tard, les émigrants se sont déplacés vers le centre et le nord de la France, ainsi que dans les zones francophones des pays voisins : Belgique, Allemagne, Luxembourg et Suisse.
 La principale caractéristique des émigrants solleriques en France est qu’elle ait été une migration « qualitative » en ce qui concerne les activités économiques pour lesquelles ils se sont dédiés (secteur de service).

 Le chercheur français Robert Ferras a définit le prototype d’émigrant majorquin résidant dans le département de l’Hérault comme « un homme jeune, né à Sóller, marchand d’oranges et de primeurs, dans les grandes villes de l’Hérault et qui reste en contact avec son lieu d’origine qu’il retrouve périodiquement ».

 Le succès de la stratégie des solleriques fut l’établissement d’un complexe réseau commercial et familial, lié à l’arrivée constante de main d’œuvre. Il se produisait une substitution continue. L’évolution professionnelle des émigrants suivait souvent le même modèle : le garçon qui arrivait pour travailler en France comme commis, serveur ou vendeur, quand il avait économisé assez, devenait indépendant et montait son propre commerce ou le rachetait à son ancien patron. Quand le commerce marchait, le travailleur était remplacé par un autre jeune émigrant. Alors, l’ancien commis, maintenant commerçant avait aussi besoin de nouveaux travailleurs et allait les chercher à Sóller, de préférence dans l’entourage familial ou entre les amis, ou sinon, il passait une annonce dans la presse locale. Une autre habitude commune aux solleriques est qu’ils établissaient leurs commerces à proximité les uns des autres et ils occupaient souvent la même rue ou la même place.

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